Découvrir la Suisse autrement

Petite – Sarah Gysler

Quatrième de couverture

« Je suis née au milieu des années nonante dans une famille décomposée. On était de ces enfants qui grandissent avec une clef autour du cou, connaissent les numéros d’urgence par coeur et savent faire cuire des pâtes avant même d’être en mesure d’atteindre les casseroles. Petite, on a tenté de m’expliquer que j’avais des « origines » par ma mère et un père qui ne peut plus courir parce qu’il a trop travaillé. En classe, j’écoutais des professeurs désabusés me raconter comment réussir ma vie. Plus tard, on m’a dit que je travaillerai dans un bureau parce que c’est ce qu’il y avait de mieux pour moi, qu’assez vite j’aurai un mari, une maison, puis des enfants, qui verront le jour presque par nécessité. « A vingt ans, j’ai arrêté d’écouter les gens et je suis partie. Seule, en stop et sans un sou en poche. J’ai traversé l’Europe jusqu’au cap Nord, sans autre but que de ne pas pourrir chez moi. On peut dire que j’ai fui. C’était mon premier grand voyage. « Dans ce livre,  j’ai voulu raconter mes errances, mes chutes et comment la route m’a sauvée. » S.G.

Avis

Lorsque j’ai un « p’tit coup de mou » et que je remets toute mon existence en cause, je relis ce livre (heureusement, ça n’arrive pas si souvent que ça !). Et il me fait l’effet d’un vent de fraîcheur. Sarah, cette jeune femme d’une vingtaine d’années qui a décidé de partir voyager. Elle nous parle de son enfance à Lausanne, de la difficulté qu’elle avait à rester assise pendant les heures de cours alors que tout lui semblait terriblement plus intéressant et instructif à l’extérieur. Elle pointe avec justesse les défauts de notre société, les peurs qui nous enferment dans nos routines. Un travail que l’on n’aime pas vraiment mais que l’on garde parce que l’on a peur de ne pas pouvoir payer son loyer, alors que l’on y passe une tellement grande partie de notre vie. Son livre nous ouvre les yeux sur notre société, notre manière de vivre et de consommer.

Et j’aime particulièrement cet adage, qui m’a fait beaucoup réfléchir : travailler moins fait que nous consommons moins, mais que nous avons plus de temps pour nous et nos passions:

« Dépenser moins, c’est travailler moins et avoir plus de temps pour se consacrer sur l’essentiel. Depuis, je me consacre à mes rêves d’enfant, ceux qui avaient effrayé mon conseiller d’orientation dix ans auparavant: devenir photographe, écrivaine, être comédienne de théâtre ou faire un truc pour aider les gens. J’oublie le plus grisant: voyager. »

Mais en plus de nous ouvrir les yeux, il a l’avantage de nous donner une force incroyable. Cette impression de ne jamais pouvoir entrer dans les petites cases et de correspondre aux étiquettes que de nombreuses personnes ressentent. Son parcours atypique est rassurant et il nous montre que rien n’est impossible, il suffit  « seulement » de dépasser nos peurs pour pouvoir mieux suivre nos rêves.

Et si ça marche aussi bien, c’est bien grâce à son ton simple et franc, qui nous emporte directement dans ses aventures et son enfance. Dès les premières lignes, nous tombons dans la marmite et nous lâchons le livre seulement lorsque la dernière page est tournée.

Informations générales

Editeur: Editions Equateur https://editionsdesequateurs.fr/Recherche/Litterature/Petite
Date de parution: juin 2018
Prix indicatif: Fr. 30.60
Nombre de pages: 182 pages

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