Découvrir la Suisse autrement

Deux petites maîtresses zen – Blaise Hofmann

L’envie de voyager m’a prise au dépourvu, mes vacances finies, je ne pouvais m’envoler à l’autre bout du monde. Qu’à cela ne tienne! Blaise Hofmann m’avait fait déjà voyer dans ces régions suisses, à la découverte de la faune et la flore, mais j’avais une envie d’ailleurs, de dépaysement.

Pari tenu, grâce à son nouveau récit « Deux petites maîtresses zen », publié aux Editions Zoé en 2021.

Quatrième de couverture

Japon, Cambodge, Laos, Birmanie, Thaïlande, Sri Lanka, Inde. En septembre 2019, l’écrivain-voyageur Blaise Hofmann s’en va sept mois en Asie, pour la première fois en famille. Ce sont de nouvelles contraintes, un temps constamment anticipé, des précautions, des routines, des frustrations ; c’est surtout l’émerveillement de voir le monde à quelques centimètres du sol, voyager lentement avec les yeux de deux petites filles qui sont à la maison où qu’elles se trouvent.

C’est l’occasion aussi de retrouver un continent standardisé, peuplé de gens comme lui, des touristes hypermodernes. Voici le récit d’un anti-héros faisant l’éloge de l’ennui, du détour. Blaise Hofmann livre un texte introspectif, aussi critique qu’ébloui, même quand un virus s’impose comme personnage principal de ce qui est peut-être le dernier récit de voyage d’avant la pandémie de Covid-19.

Avis

Accompagné de son amoureuse et de ses deux petites filles, la petite famille s’en va voyager en Asie. Des descriptions sublimes des lieux visités, reculés, où le calme des montagnes tranche avec les bruits assourdissants et continus des mégapoles japonaises, hyper-connectées. Une éloge au calme, à l’ennui, à la découverte de la nature environnante et surtout au rythme de la vie. Observer la beauté de la nature, les cerisiers en fleurs au printemps et les érables oranges en automne. Prendre le temps, de regarder grandir ses enfants, de les laisser découvrir à leur propre rythme, la vie.

L’auteur soulève de nombreuses interrogations, justement quant au déroulé de la vie, lorsque l’on quitte ses proches pour voyager ainsi à l’autre bout du monde. Peut-être, c’est une dernière accolade, un baiser à une amie malade, des parents vieillissants.

On ne voyage plus à 40 ans avec le même abandon. Il y a une lassitude du tourisme de masse, certes, mais surtout la peur de la mauvaise nouvelle, la santé des parents, forcément âgés, un parrain à qui un oncologue vient d’annoncer cinq années d’espérance de vie, une belle-soeur qui recevait ses résultats de scanner le lendemain de notre vol Genève-Tokyo, tous ces gens aimés devenus soudain mortels. A 40 ans, on troque notre sentiment d’invincibilité contre une tragédie en puissance rivée au présent.

Toutes les questions de transmission aussi, se pose. Vivant dans une monde connecté, n’importe quelle information disponible à bout de doigt, comment découvrir réellement l’essentiel? D’autant plus, dans un monde malade, et dont les causes environnementales passent bien après la folie productrice de biens jetables.

C’est non sans poésie que l’auteur nous raconte le regard qu’il porte sur ses filles, un regard d’amour, mais inquiet. Que leur restera-t-il, lorsqu’elles seront âgées?

Sans pour autant être moralisateur, Blaise Hofmann nous pose toutes ces questions, essentielles, tout en nous faisant découvrir la beauté du monde.

Et vous, qu’en avez-vous pensé?

Informations générales

Editeur: Editions Zoé

https://www.editionszoe.ch/livre/deux-petites-maitresses-zen

Date de parution: Octobre 2021

Nombre de pages: 224 pages

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