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Rentrée des classes – Laurence Boissier

C’est avec beaucoup de tristesse que j’ai appris le décès de Laurence Boissier. Je n’avais pas eu la chance de la rencontrer, mais son écriture et ses textes, acides, drôles, m’avaient beaucoup réconfortés lorsque j’avais perdu mon compagnon.

Mes pensées vont à la familles et aux proches.

Il y a quelques semaines, je vous avais parlé de son livre, Histoire d’un soulèvement, que j’avais adoré. Aujourd’hui, je vous parle de son roman publié en 2017 : Rentrée des classes

Quatrième de couverture

Les morts sont problématiques pour les vivants. Le vide qu’ils laissent derrière eux peut prendre une place énorme. C’est ainsi encombrée que Mathilde fait sa rentrée des classes, que sa mère se perd dans le grand lit conjugal et que son frère se retrouve dans le costume trop grand du chef de famille. L’insignifiance de chacune de nos destinées particulières est indéniable. La bise noire qui déferle sur Genève et les flots qui la traversent quotidiennement nous le rappellent sans subtilité. Heureusement, des liens se tissent entre les êtres vivants et le monde que nous appelons inanimé. Le père n’est pas seulement mort, il s’est transformé. Le vide qu’il a laissé se révèle finalement bien rempli. Découpé en courtes scènes, le récit progresse de la petite école des Pâquis à l’appartement de la rue du Mont-Blanc en passant par la rade et un improbable musée. Les protagonistes de ce petit univers organisent du mieux qu’ils le peuvent leur présence en ces volumes. Des accumulations en tous genres peuvent rendre la cohabitation difficile. Certains lieux ne conviennent pas du tout, d’autres doivent être complètement réinventés et parfois, il faut se décider à aller explorer de nouveaux territoires.

Avis

Comment dire que ce roman ne m’a particulièrement touché et ému lorsque je l’ai lu, moi-même dans une période de deuil. Sans doute que je ne m’y serai pas attardé outre mesure, mais la situation de ce roman résonnait pour moi.

J’ai beaucoup aimé la manière dont le récit est construit: l’autrice se tourne vers chacun des personnages et décrit à sa hauteur les évènements du quotidien, l’appréhension du vide laissé par le père et le mari. Un vide qui est tout de même bien rempli par ce quotidien qui continue, qui écrase et qui maintient tout de même un peu la tête hors de l’eau.

Le rythme du roman est rapide, des scènes courtes, mais qui prend le temps de plonger dans les émotions de chacun des personnages, qui vivent différemment cette disparition.

Un roman délicat, tendre et compréhensif, qui laisse le temps de respirer entre chacun des chapitres, qui nous interroge sur la fragilité d’une vie, qui peut disparaître à tout instant. Un magnifique roman, qui malgré un thème lourd et difficile, reste optimiste.

Informations générales

Editeur: Arts et Fictions

Date de parution: 2017

Prix indicatif: Fr. 17.80

Nombre de pages: 256 pages

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